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Originaire de Nancy, Jean Prouvé (1901-1984) entre en apprentissage en 1917 chez Emile Robert, ferronnier en région parisienne. De retour à Nancy, il crée son propre atelier de ferronnerie, départ d’un travail personnel tourné vers l’invention, utilisant les moyens modernes pour servir la construction. Son ingéniosité et la qualité du travail en équipe réalisé dans ses ateliers vont faire rapidement de lui le collaborateur incontournable pour les meilleurs architectes.
C’est ainsi qu’il est amené à travailler dans les Alpes dans l’entre-deux-guerres avec Henry Jacques Le Même et Pol Abraham qui lui commandent du mobilier métallique pour les sanatoriums. Chambéry le sollicite pour l’étude de fenêtres à guillotine pour le marché couvert.
De l’après-guerre jusqu’aux années 70, les concepts qu’il développe et industrialise vont jouer un rôle prépondérant dans des réalisations architecturales telles que la nouvelle buvette Cachat à Evian et l’Hôtel de Ville de Grenoble avec Maurice Novarina, Alpexpo avec Louis Fruitet et Claude Prouvé, des usines et habitations à loyers modérés à St-Jean-de-Maurienne, à Viuz-en-Sallaz et à Saint-Egrève ou encore les salles des machines et les bureaux de la centrale de Serre-Ponçon. On le retrouve aussi en altitude, avec l’Atelier d’Architecture en Montagne : avec Denys Pradelle pour l’église de Courchevel, avec Charlotte Perriand et Roger Godino qui le sollicitent pour la création d’Arc 1600, puis avec Reiko Ayama, Serge Binotto et l’AAM pour un projet futuriste à Arc 2000 ; plus haut encore, avec ses fameux panneaux Matra adaptés aux exigences de la haute montagne, pour la construction des refuges des Evettes et du Col de la Vanoise, commandes du CAF, avec Guy Rey-Millet.
Ce portrait de Jean Prouvé dans les Alpes suit le parcours d’un homme accompli, plus intéressé par le progrès industriel et la justesse des projets que par les honneurs qu’il a reçus.