Le design industriel occupe une place importante dans le vaste univers , des produits du travail humain. Fabriqué en série pour satisfaire les besoins d'une population ciblée sur un marché, un produit de design industriel doit être efficace, séduisant, procurer un plaisir d'usage, voire même, parfois, une authentique émotion esthétique. Il n'est viable que s'il est source de profit pour ceux qui ont pris le risque d'en financer les travaux de conception, d'études, la fabrication et la commercialisation. Ces exigences s'expriment dans les cahiers des charges en termes de contraintes et d'objectifs multiples, variés et interdépendants
artistiques, imaginaires, ergonomiques, technologiques, écologiques, réglementaires, financiers, stratégiques. Cette complexité génétique est l'une des caractéristiques de la création industrielle. Les objets, une fois réalisés, enfouissent sous le masque de la séduction visuelle les traces et les aléas des travaux qui les ont fait naître.

La présente approche « sémiologique » fournit les outils et les résultats d'une analyse experte de cette complexité qui clarifient les processus de signification des produits du design industriel.
Elle démontre en particulier que l'éloquence de ces produits puise souvent les moyens symboliques de la fascination qu'elle exerce sur le public dans les virtuosités mises en œuvre pour asser,vir la matière et ses transformations.

Jean-Charles Lebahar enseigne la sémiologie et la conception à l'Ecole d'architecture de Marseille. Il conduit parallèlement en collaboration avec différentes formations du CNRS et de l'Université un programme de recherche portant sur les processus cognitifs de conception.

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Dossier thématique : Architecture