Documents  GARRIGUE | enregistrements trouvés : 12

Garrigue... Le mot, employé seul évoque un type de végétation délimitant le « pays méditerranéen », il renvoie aux images du sec, du rocailleux, il fait parfois appel à une histoire agraire et au modèle agro-sylvo-pastoral propre aux régions du sud et aux zones de montagne. Ce terme, aujourd’hui, recouvre une nouvelle réalité. La garrigue reste encore, sur de vastes zones, un écosystème naturel préservé de l’occupation permanente des hommes. Mais elle tend aussi à être le réceptacle de l’urbanisation, de l’extension de la ville.

La logique métropolitaine s’oppose à celle qui se voudrait gardienne d’une mémoire à sauvegarder ; cette relation paradoxale initie cette étude. Celle-ci se construit sur le constat marquant d’une opposition entre d’une part l’émergence d’une nouvelle image et l’apport de nouvelles pratiques, et d’autre part, l’entretien de modes de vie, de discours hérités du passé et le maintien d’une mémoire sublimée, d’une forme de nostaIgie autour des notions d’identité, de tradition, de particularismes locaux. Comment peut-il y avoir coexistence et équilibre entre la figure de la garrigtie terre de mémoire et celle de la banlieue pavillonnaire banalisée ?

Comment ce territoire s’est-il peu à peu valorisé, comment a-t-il été objet de surenchère, voire de spéculation ? L’approche sensible de cet espace révèle une autre spécificité : l’architecture apparaît comme moyen d’expression d’une logique résidentielle individuelle, d’un positionnement de l’habitant par rapport aux autres populations, du quartier ou de la ville.

Comment s’est opéré ce passage de la garrigue « terre des pauvres » à la garrigue « terre des riches » ?

Espace naturel, la garrigue a été progressivement domestiquée, aménagée, structurée et bâtie. Elle est ici replacée dans le cadre de l'activité humaine dont elle est le théâtre, entre production forestière, pâturage des troupeaux et industries telles que les tanneries ou un exemple de tuilerie-briqueterie près d'Anduze. L'espace bâti est également évoqué, en particulier les équipements liés à la ressource en eau et des exemples d'habitats, comme les mazets ou autres constructions en pierre sèche.

La faune et la flore méditerranéennes GRANDEUR NATURE

Depuis que l’homme quitta les grottes pour élever des moutons, il y a 7000 ans, les balcons de la Méditerranée furent systématiquement défrichés pour les pâturages et les cultures. Alors livrées au feu, à la dent des brebis et à la canicule, la faune et la flore s’adaptèrent à ces éprouvantes conditions de vie et frayèrent notamment avec de nouvelles espèces en provenance des rives africaines. Un nouvel univers, particulièrement insolite et attachant, venait de naître : la garrigue.

Mais voici que depuis un siècle, fâcheusement, l’homme abandonne les campagnes pour respirer l’air de la ville. Reconquis par l’ombrage des pins d’Alep et des chênes verts, les espaces se referment un à un à tel point que l’heure est venue de se préoccuper de la sauvegarde de nos dernières garrigues, d’apparence désertiques mais qui, pourtant, grouillent de vie et nous observent discrètement du coin de l’oeil.

Découvrir, GRANDEUR NATURE, comme dans un herbier ou une vitrine entomologique, chaque élément du décor et chaque acteur de ce microcosme, telle est la proposition simple de cet ouvrage qui s’inscrit dans cette mission de sauvegarde, considérant que la connaissance est le premier facteur du respect.