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Garrigue... Le mot, employé seul évoque un type de végétation délimitant le « pays méditerranéen », il renvoie aux images du sec, du rocailleux, il fait parfois appel à une histoire agraire et au modèle agro-sylvo-pastoral propre aux régions du sud et aux zones de montagne. Ce terme, aujourd’hui, recouvre une nouvelle réalité. La garrigue reste encore, sur de vastes zones, un écosystème naturel préservé de l’occupation permanente des hommes. Mais elle tend aussi à être le réceptacle de l’urbanisation, de l’extension de la ville.

La logique métropolitaine s’oppose à celle qui se voudrait gardienne d’une mémoire à sauvegarder ; cette relation paradoxale initie cette étude. Celle-ci se construit sur le constat marquant d’une opposition entre d’une part l’émergence d’une nouvelle image et l’apport de nouvelles pratiques, et d’autre part, l’entretien de modes de vie, de discours hérités du passé et le maintien d’une mémoire sublimée, d’une forme de nostaIgie autour des notions d’identité, de tradition, de particularismes locaux. Comment peut-il y avoir coexistence et équilibre entre la figure de la garrigtie terre de mémoire et celle de la banlieue pavillonnaire banalisée ?

Comment ce territoire s’est-il peu à peu valorisé, comment a-t-il été objet de surenchère, voire de spéculation ? L’approche sensible de cet espace révèle une autre spécificité : l’architecture apparaît comme moyen d’expression d’une logique résidentielle individuelle, d’un positionnement de l’habitant par rapport aux autres populations, du quartier ou de la ville.

Comment s’est opéré ce passage de la garrigue « terre des pauvres » à la garrigue « terre des riches » ?