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Cote : ARCH-CONT/346
Bohigas, Martorell et Mackay se sont imposés dans l'architecture catalane de ces trente dernières années. Leurs œuvres des années cinquante, ainsi que leurs écrits de la même période, témoignent déjà de leur conscience d'une vigoureuse tradition, représentée par le nationalisme catalan, parallèlement à la reconnaissance de l'héritage embarrassant de
l'avant-garde. Par la suite, l'avènement de la société de consommation a imposé à la culture architecturale une synthèse différente et c'est dans cette situation que Martorell, Bohigas et Mackay ont produit leurs recherches les plus marquantes. Ils se sont surtout efforcés de reformuler la capacité normative du Mouvement Moderne dans des termes plus spécifiques et de façon plus constructive: le conflit entre rationalité et régionalité aboutit au "régionalisme critique" dans lequel la syntaxe de l'enseignement des grands maîtres du XIXème siècle trouve une application sur un terrain régional, ordonné par une typologie de l'habitation, les coutumes locales, l'expérience des ouvriers et la présence de matériaux spécifiques.
Certaines œuvres résidentielles sont significatives à cet égard comme les logements de l'îlot Pallars de 1959, par exemple. Martorell, Bohigas et Mackay passent ensuite à une syntaxe résidentielle plus contrôlée avec la fameuse maison Meridiana de 1965, ou encore avec l'élégant immeuble pour les professeurs de Sant Jordi en 1969. La puissante interprétation de la tradition catalane élaborée par Gaudi ne pouvait être absente de la culture architecturale de Bohigas et de son groupe; on la retrouve en effet, mais avec une réduction de l'élément expressif aux modules de construction. La richesse des éléments iconographiques et la variété des solutions typologiques ont largement déterminé l'attitude positive et critique du groupe, constamment soucieux d'articuler les préceptes rationalistes avec des situations concrètes.
Les écoles Thau et Garbi, comme les usines Haissa et Piher, témoignent d'un engagement public qui laisse apparaître les problèmes et les intuitions inhérents à une médiation politique et à une approche sociale éloignée de tout formalisme, cela jusqu'aux grands parcs de la période actuelle où émerge le désir d'aboutir à l'essentiel dans un dépouillement très neuf. Avec une iconographie très soignée, un répertoire des œuvres exhaustif, une bibliographie critique et une étude détaillée de Kenneth Frampton, l'ouvrage permet de comprendre le travail de Martorell, Bohigas et Mackay dans toute sa richesse.
Bohigas, Martorell et Mackay se sont imposés dans l'architecture catalane de ces trente dernières années. Leurs œuvres des années cinquante, ainsi que leurs écrits de la même période, témoignent déjà de leur conscience d'une vigoureuse tradition, représentée par le nationalisme catalan, parallèlement à la reconnaissance de l'héritage embarrassant de
l'avant-garde. Par la suite, l'avènement de la société de consommation a imposé à la culture ...
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