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Les relations qui unissent les plantes et les jardins sont complexes et ancrées dans l’histoire de l’humanité. Quelles plantes pour quels jardins ?
À la lumière de l’histoire, mais aussi des bouleversements actuels tant climatiques que biologiques, sont explorées la place du végétal dans les jardins et l’attention que leur portent par les hommes à travers les gestes jardiniers (plantations, arrosage, taille…).
Ces relations plantes jardins au cours de l’histoire peuvent se découvrir dans un grand nombre de textes de toutes les époques. À chaque instant, leur lecture enrichit les échanges.

Plus d'une centaine de dessins botaniques pour illustrer les plantes des biotopes littoraux, des plages, des dunes, arrière-dunes ou vasières.
Les biotopes littoraux, avec leurs plages, leurs dunes, arrière-dunes, vasières… façonnent des paysages singuliers où poussent des plantes qui s’accommodent de la chaleur, du sel, des vents et des embruns. En découvrant leurs feuilles coriaces ou laineuses, leurs systèmes racinaires puissants, profonds ou étalés, on comprend qu’il s’agit là de l’expression du génie naturel cher à Gilles Clément. La reproduction fidèle de ces particularités dans les dessins de l’artiste Thérèse Rautureau force notre admiration. Le détail des racine surtout.

Au-delà de la retranscription détaillée de l’appareil végétatif, tiges et feuilles, et de l’appareil reproducteur, fleurs et fruits, son pinceau met aussi en lumière un univers souterrain qui échappe habituellement à notre regard : une rhizosphère encore en grande
partie méconnue dont on sait cependant l’importance pour la vie de chaque plante.

La rencontre de Thérèse Rautureau avec Gilles Clément en 2018 sur l’ile d’Aix a été déterminante, l’encourageant à poursuivre ses travaux. C’est aussi grâce à lui qu’une collaboration est née avec la botaniste Véronique Mure, se concrétisant par leur participation à plusieurs expositions où s’exprimait leur interprétation du génie végétal.

Extrait :

« Il est des territoires dont la réalité nous échappe. Des territoires fantômes, des paysages souterrains, environnement familier des racines, mais aussi habitat des bactéries et des champignons et de toute une faune lucifuge d’une incroyable diversité, faite de collemboles, insectes, vers et myriapodes et bien d’autres organismes. Un univers souterrain dont nous soupçonnons l’existence mais dont nous ignorons presque tout. Un monde invisible dans lequel se trament des liens, des symbioses, des compétitions au sein du règne végétal mais aussi avec le vaste règne fongique. Se dessinent dans l’obscurité des sols et sous-sols, des paysages aussi vivants et variés que ceux qui s’érigent à la surface de la terre, sans pourtant être leur négatif. Les plantes habitent simultanément le milieu aérien et le milieu souterrain. Les franges maritimes ou océaniques, tout comme les berges des rivières et des fleuves ou encore les francs-bords des canaux sont des espaces privilégiés pour découvrir ce monde « d’en bas ». Les lisières battues par les eaux laissent souvent entrevoir, au hasard d’un sol érodé ou d’un arbre couché, des entrelacs de racines dont l’organisation nous questionne. »